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23e anniversaire de la loi n° 99-882 du 18 octobre 1999

par | 18 Oct 2022 | Événements


MINISTÈRE
DES ARMÉES
Liberté Égalité Fraternité

 

 

La Secrétaire d’Etat

 

 

 

 Seul le prononcé fait foi

 

La guerre d’Algérie a été celle de toute une génération. La dernière génération à avoir vécu la mobilisation dans l’histoire de notre pays; la dernière à avoir combattu sur ce qui était à l’époque notre territoire national.

 

La France a envoyé presque un million et demi de jeunes gens se battre pour elle en Algérie entre 1954 et 1962. Plus de vingt-trois mille d’entre eux y ont trouvé la mort et plus de soixante-mille ont été blessés, dans un conflit qu’une majorité de l’opinion publique française a très vite désapprouvé. Nos soldats se sont retrouvés au cœur de ces contradictions.

 

Face à la violence des affrontements sur le sol algérien, à la cruauté des attentats en Algérie comme en métropole, aux questions de plus en plus vives sur la légitimité de cette guerre et de certaines de ses méthodes, l’armée, comme la société française, a été traversé par des déchirements.

 

L’honneur de l’armée française fut que l’immense majorité de ses hommes refusa de violer ses valeurs et ses principes.

 

A de nombreuses occasions, le Président de la République a affirmé sa conviction qu’il nous fallait « regarder rHistoire en face)). Le faire avec la guerre d’Algérie signifie nous souvenir que des centaines de milliers de militaires, pourtant confrontés à la violence aveugle du terrorisme et aux tensions extrêmes du moment, n’ont jamais commis ni approuvé des actes qui ne respectaient ni nos lois ni notre morale.

 

Cela signifie aussi reconnaitre que certains ont pratiqué la torture et les exécutions sommaires, considérant que la fin justifiait les moyens.

 

Ces dérives, chose exceptionnelle, ont même incité des officiers à prendre publiquement position pour condamner ces exactions. Dès 1957, le général Jacques Pâris de la Bollardière, compagnon

 

de la Libération et responsable pendant la guerre d1 Algérie du secteur  Est  de  11 Atlas  blidéen,  dénonçait  haut  et  fort

« l’effroyable  danger qu/lÏ y  aurait à perdre  de  vue/  sous le

prétexte fallacieux d/efficacité immédiate/ les valeurs morales qui seules ont faitjusqu/à présent la grandeur de notre civilisation et de notre armée)).

 

Pour les appelés peut-être encore plus que pour les militaires d1active, ce conflit fut un plongeon d1un monde à l1autre. Ils découvraient à la fois l1horreur des attentats et la fraternité d1arme, le saisissement de voir un camarade tomber à leurs côtés pendant un accrochage et la solidarité au bivouac le soir, au fond d1un oued asséché.

 

Officiellement, ce n1est pas une guerre qu1ils vivent. La terminologie officielle affirme à l1époque qu1il s1agit d1opérations de maintien de l1ordre. Lorsque ces jeunes appelés se heurtent à la vérité des combats, il est difficile pour eux de la raconter. Bien souvent aussi, les familles refusent d1entendre les réalités trop cruelles dont certains essayent de témoigner. A l1aurore de leur vie d1adulte, beaucoup de jeunes soldats se réfugient dans le silence.

 

Il a fallu presque 40 ans pour que le 18 octobre 1999, la France reconnaisse enfin, par une loi, que, par les moyens engagés comme par les risques permanents encourus, ce fut bien à une guerre que participèrent tant de jeunes Français en Algérie. Elle achevait d1inscrire cette génération, celle de ceux qui avaient eu 20 ans en Algérie, dans le fil des générations du feu.

 

Aujourd1hui, le choix de cette date du 18 octobre pour honorer les combattants de la guerre d1Algérie est le symbole de la volonté de la nation qu1il n1y a plus de place ni pour le déni ni pour le silence.

 

Ce silence qui ne doit plus durer c1est encore celui qui a trop longtemps entouré le sort de ceux qui s1étaient engagés dans les

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